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CGT TERRITORIAUX  DU GARD

la cgt - service public territorial

Lettre ouverte à Monsieur le Président du Conseil départemental du Gard

Publié le 21 Août 2015 par maryno

Lettre ouverte à Monsieur le Président du Conseil départemental du Gard

Lettre ouverte à Monsieur le Président du Conseil départemental du Gard

Les enfants en danger, dernières victimes d’un désinvestissement croissant des politiques publiques départementales au mépris de ses missions prioritaires.

Les agents territoriaux du Département et plus particulièrement ceux de la direction sociale et ceux en charge de la protection de l’enfance (ASE) tirent la sonnette d’alarme depuis de nombreux mois.

Ils ont alerté leur administration sur le manque d’effectif dans les équipes de terrain, un « turn over » incessant qui handicape grandement le travail d’équipe et la continuité des prises en charges des enfants confiés à l’ASE et qui alourdi également la charge de travail des travailleurs sociaux en poste palliant à l’absence des remplacements et au retard dans les recrutements. Des équipes restées sans cadres de territoire pendant de nombreux mois, seules assumant des responsabilités lourdes avec peu de moyens ont déjà interpellé sur leur difficulté à réaliser leurs missions dans des conditions acceptables. Ceci n’est pas sans conséquence sur l’épuisement des professionnels et sur les nombreux « burn out » auxquels la collectivité est confrontée, ainsi que les demandes de travailleurs sociaux de changer de direction qui sont de plus en plus nombreuses.

Tout ceci dans un contexte d’augmentation des situations difficiles en raison de la précarisation accrue des familles Gardoises.

Ces suppressions de postes, cette désorganisation et ces manifestations évidentes de souffrance au travail s’accompagnent aujourd’hui d’une réelle impossibilité à remplir les missions qui sont confiées à l’ASE sous votre responsabilité Monsieur le Président.

Sur certains territoires, plus aucun rapport de saisine de la justice concernant des enfants en danger n’a été réalisé faute de personnel pour le faire depuis la fin du mois de mai.

Que deviennent les enfants en danger ? Comment les protégeons-nous ? Comment prenons-nous en compte leur souffrance ? Que sont censés faire les travailleurs sociaux sur le terrain qui connaissent ces familles mais n’ont aucuns moyens à leur disposition pour intervenir ?

Les travailleurs sociaux ayant effectué les évaluations de ces IP sont dans l’expectative quant au devenir des enfants pour lesquels ils ont fait appel à la protection suite à leur évaluation.

Outre leur responsabilité professionnelle directement engagée par leur écrit, leur conscience professionnelle leur interdit aujourd’hui de se contenter de la réponse que la hiérarchie leur apporte ; oui, nous avons du retard !

A ces retards inadmissibles concernant des missions de protection de l’enfance, s’ajoutent :

L’arrêt de certaines prestations connexes qui sont des appuis aux prises en charges globales des familles.

L’arrêt de l’accompagnement des bénéficiaires du RSA par les associations entraîne des difficultés majeures pour rendre le service public de qualité que nous devons aux usagers et pour assurer nos missions, toujours plus complexes dans un contexte social défavorable qui fragilise les familles.

La baisse des budgets des établissements médico-sociaux a des répercussions directes sur la prise en charges des enfants confiés à l’ASE. On ne compte plus le manque de places pour les accueils provisoires, les délais pour la mise en place des mesures d’accompagnements aux parents (SAPMN, AED, AEMO…).

Vous écriviez le 10 juillet aux agents de la collectivité votre engagement à œuvrer ensemble pour l’accomplissement de nos missions de service public tout en exposant vos obligations liées au contexte national de « repenser et redéfinir les priorités » pour présenter un budget en équilibre. Telle semble être votre conception de votre responsabilité quant aux missions qui sont confiées au Département.

Force est de constater que les choix opérationnels que vous faites ne sont pas à la hauteur de cette exigence et que notre mission prioritaire de protection de l’enfance est elle-même en danger !

Comment un service en danger peut –il protéger des enfants en danger ?

Il ne le peut pas, Monsieur le Président.

Votre appel « à la confiance dans la réussite d’une modernisation et d’une adaptation de nos services » n’est pas suffisant s’il n’est pas suivi des moyens nécessaires à l’ensemble des personnels pour effectuer leur travail.

Le syndicat CGT vous demande de prendre les dispositions nécessaires pour que la protection de l’enfance soit effectivement mise en place dans notre département et que les moyens de prendre en charge les enfants et leurs familles soient mobilisés dans des délais acceptables pour préserver leur sécurité.

Le syndicat CGT du Conseil départemental

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